« C’est le calme qui est normal. Les animaux le savent. Ils ne l’ont jamais perdu comme nous. Ils vivent au milieu du calme. Ils le portent sur eux. »
Richard Wagamese

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Romans traduits par Bernard Lortholary

Bernhard SCHLINK

La petite-fille
Gallimard

2 | 338 pages | 14-07-2023 | 23€

Kaspar est libraire à Berlin. Il aimait Birgit qui était passée de l’est à l’ouest en 1965. Il découvre après sa mort qu’elle avait abandonnée son enfant. Ebranlé par cette découverte, il ferme sa librairie et part à la recherche de sa belle fille. Il retrouvera Svenja restée en Allemagne de l’Est et qui baigne dans les théories néo-nazies et élève sa fille dans ce carcan. La rencontre entre le grand-père et sa petite-fille sera donc percutée par leurs différences d’appréhension du monde et de sa complexité. Comment créer une relation avec ce gouffre entre eux ? Cette histoire intime familiale et ce face à face contrasté croisent naturellement l’histoire de l’Allemagne ou des Allemagne, revient avec finesse sur la complexité de la réunification et les réminiscences du passé qui continuent d’alimenter les idéologies extrêmes, et sur les traumatismes de l’Allemagne et donc de l’Europe. La reconstruction n’est pas terminée !

« Je ne savais pas qu’on emmène aussi les autres avec soi, toujours et partout. »

Ecouter la lecture de la première page de "La petite-fille"

Fiche #3043
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Bernard Lortholary


Daniela KRIEN

Un jour nous nous raconterons tout
Flammarion

1 | 235 pages | 03-03-2013 | 19€

Maria Bergman a seize ans lorsqu’elle décide de quitter sa mère pour rejoindre son petit ami Johannes Brendel et sa famille dans une ferme de Saxe appartenant alors encore à l’Allemagne de l’Est. Elle s’insère progressivement dans cette famille qui l’accepte et elle prend sa part de la rudesse de leur quotidien et affronte avec eux les tourmentes de la vie en RDA. Son destin semble tracer entre ce quotidien et ses lectures des Frères Karamazov mais c’est sans compter la passion qu’elle va rencontrer avec Henner, le fermier solitaire du domaine voisin. Un homme solitaire, cultivé et grossier, dur et tendre, violent et doux, protecteur et menaçant. Elle devient son objet, le souhaite et le désire (« Je lui murmure à l’oreille : ‘’fais de moi ce que tu voudras’’. Et c’est qu’il fait. »), une passion violente et torride qui la plonge dans le mensonge, l’écartèle entre deux mondes alors que les craintes de la réunification commencent de poindre. Le récit à l’écriture directe et limpide suit cette passion sans retenue, sans remords ni culpabilité, mais les passions sont souvent éphémères et leurs fins violentes. Daniela Krien relie ainsi subrepticement ce destin personnel et le destin d’une nation, fin d’un amour et d’une enfance qui coïncident avec les derniers instants d’un pays qui se préparent à des retrouvailles inquiètes.

Premier roman

Ecouter la lecture de la première page de "Un jour nous nous raconterons tout"

Fiche #1254
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Bernard Lortholary